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C’est dans le cadre de ce projet que Milena CAIRO a démarré sa thèse de doctorat mi-octobre 2021, sous la direction d’Emmanuelle Porcher et Colin Fontaine (Equipe CoMaC, Centre d'Ecologie et des Sciences de la Conservation), et de Frédéric Angelier. Le projet de recherche de la thèse est intitulé: "Diversité des oiseaux et tendances des populations dans les vignobles : Quels sont les impacts des pratiques agricoles et de la contamination par les pesticides sur les populations d’oiseaux ?". L’objectif de ce projet est de rendre compte des tendances à long terme des populations d'oiseaux et de leur diversité dans les vignobles français, ainsi que d’essayer de comprendre le rôle des pesticides dans ces tendances.
Le premier volet de la thèse mobilisera les données du Suivi Temporel desOiseaux Communs (STOC) par points d’écoute pour étudier les tendances des populations d’oiseaux dans les vignobles en France, qui seront comparées à d'autres agroécosystèmes. Ces tendances seront mises en relation avec la complexité du paysage et l'utilisation des pesticides autour de chaque site suivi. Nous analyserons les caractéristiques des espèces associées à l'intensité de leur déclin, et qui pourraient expliquer leurs différences de sensibilité aux contraintes de l’agroécosystème. Nous nous intéresserons en particulier aux espèces qui auront le plus décliné dans les vignes, et étudierons leur spécialisation à l’habitat et leur spécialisation alimentaire.
Le deuxième volet de thèse portera sur la caractérisation de la contamination en pesticides d'oiseaux communs vivant à proximité des vignobles, et la recherche d'éventuelles relations entre cette exposition et leur condition corporelle. Ce volet du projet reposera entièrement sur la mobilisation du réseau desbagueurs généralistes du CRBPO (collaboration avec Pierre-Yves Henry, Mécanismes adaptatifs et évolution). Nous nous concentrerons sur l’évaluation du degré de
contamination par des pesticides chez les jeunes de deux espèces: la Mésange charbonnière (Parus major), qui s'aliment surtout dans les buissons et les arbres, et le Merle noir (Turdus
merula), qui s'alimente surtout au sol et sous les buissons. Les bagueurs seront appelés à capturer quelques jeunes récemment envolés de ces espèces dans des zones avec ou sans vignoble, pour leur prélever deux plumes de la queue, et les mesurer. Ces plumes nous permettront d'estimer la
concentration en pesticides assimilés pendant la croissance au nid (collaboration avec Hélène Budzinski, Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux), et d'obtenir des mesures indirectes de l’état de santé
des individus (p. ex. qualité des plumes, ou concentration d'hormones de stress dans les plumes, mais aussi taille, masse; comme la même équipe de recherche l'avait utilisé dans l'étude sur les moineaux urbains vs. ruraux). Le degré
de contamination individuel pourra ainsi être corrélé aux mesures de l’état de
santé individuel. Le plan d'échantillonnage pour ce volet est en cours de finalisation. Nous contacterons prochainement les bagueurs habitant ou opérant proches de vignobles pour participer à cette étude. Le protocole est disponible sur la page du site CRBPO dédiée à ce projet.
Au travers de ces deux volets complémentaires de l’étude, nous contribuerons ainsi à démêler l'impact de la complexité du paysage agricole vs. de l'utilisation des pesticides sur la biodiversité aviaire et les tendances des populations.
Rédactrice: Milena Cairo
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