lundi 27 avril 2020

Mortalité massive de mésanges bleues en Allemagne, à surveiller en France


Mésange bleue symptomatique (photo:  O. Schäfer, via NABU)
Les premiers cas suspects de mortalité chez les mésanges bleues en Allemagne ont été notés durant le première quinzaine du mois de Mars. L'épidémie a ensuite progressé et vient brusquement de s'accélérer. En effet, le nombre d'oiseaux malades ou morts notifiés au NABU (via un formulaire électronique dédié) continuent de grimper et sont passées d'un total de 8000 entre Mars et Pâques, à 15000 le 15/4, puis 20000 le 17/4, 26000 le 21/4 et 32000 le 30/4 (voir l'article en allemand sur le site NABU - l'ONG nationale de protection des oiseaux allemande).
Mise à jour le 5 mai 2020: le pic d’infection  pourrait être passé, puisque le nombre d'individus morts signalés par jour est stabilisé à ~200 individus, alors qu'il était de 1200 individus lors du pic (10/04).



En parallèle, l'épidémie s'étend géographiquement et il y a maintenant des cas confirmés en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg. En date du 29/04/2020, S. ornithocola n’a pas encoré été mise en évidence en France, et aucune mortalité anormale de mésange n’a été signalée (fide A. Decors et A. Payne, SAGIR).

Si vous observez des mortalités groupées dans le temps et l’espace (p.ex. >3 mésanges bleues en 3 semaines pour un jardin, ce qui correspond aux critères habituels de vigilance) en France, signalez-le au réseau de surveillance épidémiologique de la faune sauvage (SAGIR).

L'agent pathogène est resté mystérieux durant les premières semaines de l’épidémie. Les soupçons se sont ensuite orientés vers Suttonella ornithocola qui vient d'être formellement confirmée. Il s’agit une bactérie de la famille des Cardiobacteriaceae formellement décrite en 2005 (Foster et al. 2005). Toutefois, sa découverte remonte au printemps 1996 où elle fut impliquée dans plusieurs évènements de mortalité de mésanges en Angleterre et au Pays de Galle (Kirkwood et al. 2006). Depuis sa découverte, cette bactérie cause sporadiquement des épisodes de mortalité limitée chez les mésanges à travers la Grande-Bretagne (Lawson et al. 2011). Jusque récemment, ce pathogène semblait restreint géographiquement au Royaume-Uni, mais cette bactérie a été confirmée comme l’agent responsable de petits épisodes de mortalité chez des mésanges en Finlande et en Allemagne aux printemps 2017 (EVIRA 2017) et 2018 (Merbach et al. 2019) respectivement.

L'infection entraîne des symptômes non-spécifiques et une maladie de type pneumonie associée avec des nécroses pulmonaires multiples (Lawson et al. 2011, EVIRA 2017). Les oiseaux atteints restent assis, léthargiques avec leurs plumes gonflées, ne tentant pas d'échapper aux personnes qui s'approchent, ils n’arrivent plus à s’alimenter, éprouvent des difficultés respiratoires et présentent souvent des atteintes oculaires. Apparemment, les individus manifestant ces symptômes auraient développé une forme avancée de la maladie, fatale en peu de temps.

S. ornithocola affecte presque exclusivement les mésanges bleues, toutefois les autres espèces de mésanges (Paridae et Aegithalidae) peuvent potentiellement être infectées. Des cas de mortalité ont d’ailleurs été confirmés chez les mésanges noires, à longues-queues et charbonnières (Forster et al. 2005, Lawson et al. 2011, EVIRA 2017, Merbach et al. 2019).

Relativement peu de choses sont connues concernant la transmission de S. ornithocola chez les mésanges, seule la saisonnalité printanière de l’infection semble constante. Étant donné que la bactérie provoque une infection pulmonaire, une contamination par les aérosols (c'est-à-dire gouttelettes d'agent infectieux) libéré par la toux ou les éternuements est considérés comme la voie de transmission la plus probable (Lawson et al. 2011). La durée pendant laquelle S. ornithocola peut survivre dans l'environnement est inconnue.

Le diagnostic de S. ornithocola est généralement fait post-mortem et n’est pas aisé puisque, les atteintes observées ne sont pas spécifiques et que cette bactérie requiert des conditions de culture exigeantes en laboratoire. Des tests moléculaires ont donc été développés et sont nécessaires pour confirmer la présence de S. ornithocola (Peniche et al. 2017).

Cette bactérie n'a jamais été détectée chez l'homme, les mammifères ou d’autres oiseaux que les mésanges et n’est donc pas considérée comme pathogène potentiel pour l’homme. Il convient toutefois d’éviter tout contact ou manipulation avec des oiseaux morts ou symptomatiques (en effet, d’autres agents pathogènes potentiellement zoonotiques peuvent être présents).

L’ampleur de l’épidémie sévissant actuellement en Allemagne est surprenante puisque jusqu’ici S. ornithocola n’avait entrainé que des épisodes épidémiques limités. La situation semblant se détériorer, afin de limiter la transmission, il est impératif d’éviter tout rassemblement et concentration d’oiseaux. Le seul moyen d'agir est donc de stopper tout nourrissage dans les jardins au printemps/été, et d’enlever les mangeoires et abreuvoirs (ce qui d'ailleurs devrait déjà être fait à cette date, cf. post sur ‘Recommandations d'hygiène pour le nourrissage des oiseaux des jardins’).

Références citées

Rédacteur: Jean-Marc Chavatte

Comment explorer les mouvements d'oiseaux avec l'interface MOVEBANK ?

Localisations des balbuzards de Méditerranée sur Movebank
Dans des posts précédents, vous avez pu découvrir les déplacements erratiques surprenants de grands rapaces immatures (aigles de Bonelli, aigles royaux, balbuzards pêcheurs). En France, les auteurs d'études par télémétrie autorisées par le CRBPO ont l'obligation d'archiver leurs données sur la plateforme MOVEBANK. Ceux d'entre eux qui décident de rendre leurs données visibles vous permettent alors d'explorer vous-même la diversité des mouvements d'oiseaux sur cette plateforme en ligne. Par exemple, pour l'étude sur les balbuzards pêcheurs de Méditerranée, vous pouvez visualiser l’intégralité des suivis télémétriques, individu par individu, sur l’étude dans Movebank.

Comment explorer des données avec MOVEBANK ?

1) Créez-vous un compte (gratuit) pour accéder au site.
Pour ça, allez dans l'outil d'exploration cartographique, en haut à droit de la carte, cliquez sur login, puis Register.
Une fois votre compte créé, connectez-vous avec ce compte, et accédez à l'étude sur les balbuzards

2) Une fois dans l'étude, dans l’onglet Data, choisir Show in map: l’ensemble des points s’affiche en rose. La liste des individus s’affiche sur la gauche, et les tracés individuels peuvent être sélectionnés et s’affichent en bleu. Vous pouvez naviguer et zoomer sur le trajet, mais pas télécharger les données brutes, sauf demande motivée à adresser au responsable de l'étude.

3) Pour identifier d'autres études où les données peuvent être visualisées, retournez sur l'outil d'exploration cartographique, et consultez de la même façon les données:
- soit en cliquant sur les études localisées par un symbole vert sur la carte: choisir 'Open in studies page', et suivre les mêmes indications qu'au point 2,
- soit  en cherchant des études avec le nom de l'espèce souhaitée (boîte Search, en haut à gauche), après avoir sélectionné uniquement les études dont les données sont visibles (cocher Only studies where I can see data).

Maintenant, vous avez la manette ! Vous pouvez explorer les mouvements de 850 espèces, documentés par 5500 études et 1.2 milliards de localisations contenues dans Movebank (chiffres de janvier 2019)... 

Bon voyage !

Rédacteurs: Olivier Duriez et Pierre-Yves Henry

vendredi 24 avril 2020

Comportements migratoires inattendus chez les balbuzards pêcheurs méditerranéens révélés par la télémétrie

Jeune balbuzard pêcheur avec balise télémétrique (O. Duriez)
Depuis 2013, nous effectuons des suivis télémétriques de balbuzards pêcheurs autour de la Méditerranée, en nous intéressant essentiellement aux oiseaux nichant en Corse, et ceux issus de la réintroduction dans le Parc Naturel de la Maremma, en Toscane (Italie). Ce programme de recherche est porté par Flavio Monti, dans le cadre de sa thèse de doctorat encadrée par deux chercheurs français (Olivier Duriez et David Grémillet, du Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive) et deux chercheurs italiens (Leonida Fusani, Univ. de Ferrara, Andrea Sforzi, Museum de Grosetto), et soutenu par le conservateur de la Réserve Naturelle Nationale de Scandola, Jean-Marie Dominici.

Nous avons pu mettre en évidence de nombreux éléments nouveaux sur les comportements migratoires et l’écologie spatiale en hiver et en période de reproduction (voir Références), et un article de diffusion scientifique, publié dans Ornithos (Monti et al 2017).

Nous revenons ici sur quelques faits surprenants et anecdotes avec quelques morceaux choisis issus de la cinquantaine d’oiseaux marqués entre 2013 et 2020.

Surprise n°1 : la pleine mer n’est pas un obstacle pour les balbuzards.
Même si les balbuzards méditerranéens n’effectuent pas en général de longues migrations comme leurs congénères d’Europe continentale vers l’Afrique de l’Ouest, ils s’éparpillent volontiers autour du bassin Méditerranéen (avec 30-50% des adultes qui sont résidents et restent près de leurs nids). Dès la première année de suivi, en 2013, nous avons été impressionnés par les déplacements au-dessus de la pleine mer.
Figure 1: Mouvements de balbuzards pêcheurs de Méditerranée (noir: femelle adulte; jaune: jeune/immature)



Variantes de trajets entre lieux de reproduction et d'hivernage. Le premier exemple (Fig. 1: NOIR) concerne une femelle adulte, marquée en mars 2013 près de Galéria (Corse). Après son premier été en Corse, sur le littoral puis à l’intérieur des terres suite à l’échec de sa reproduction, elle est partie vers son site d’hivernage, près de Cadiz, en Andalousie (Espagne). Elle a effectué une longue traversée marine, en partant de la côte ouest de la Corse à 8:30 le 10/08/2013, pour arriver vers minuit à Majorque, y passer une journée puis repartir le 12/08 pour rejoindre la côte espagnole. Au retour, en mars 2014, elle est restée davantage dans les terres, jusqu’au Cap de Creus, à la frontière française, où elle a choisi de couper tout droit à travers le Golfe du Lion, pour rejoindre la Camargue, puis Marseille et retraverser la mer jusqu'à l’Ile d’Elbe, puis la Corse. A la fin de l’été 2014, elle a rejoint son quartier d’hiver espagnol mais en passant par la terre. Elle a rejoint la Côte d’Azur, vers San Remo, le 18/08/2014, et elle a entrepris de couper dans les terres par le Var, puis longer le littoral vers la Camargue, franchissant les Pyrénées par la Vallée d’Eyne le 21/08 à 9:30, pour arriver le 24/08 à 14:00 vers Cadiz. Son chemin de retour en mars 2015 a été assez semblable à celui de l’année précédente, surtout par la terre jusqu’à la Côte d’Azur. Les choix de l’itinéraire de traversée semblent en grande partie dictés par les conditions météorologiques, avec des vents porteurs en aout 2013, qui ont permis une traversée aisée, alors qu’en aout 2014, les vents étaient moins favorables.

Le deuxième exemple (en JAUNE ci-dessus) concerne un jeune oiseau, marqué dans le Golfe de Porto (Corse) en juin 2014. Le 16/08/2014, il est parti plein sud, mais par la mer, pour rejoindre la Sardaigne, y faire un petit tour et gagner la côte algérienne le 20/08. Il a passé tout son premier hiver près de son point d’arrivée, vers El Kala, hormis quelques semaines plus à l’ouest. Mais contrairement à la plupart des jeunes qui passent leur premier été sur leur site d’hivernage, il a regagné la Corse via la Sardaigne dès juin 2015. Après un rapide tour de Corse, il a stationné vers Porto-Vecchio de juillet à novembre 2015. Et le 22/11/2015, il est redescendu vers le même site d’hivernage en Algérie, en passant par la Tunisie. Le 29/03/2016, il est reparti vers le nord, en traversant la Sardaigne à toute vitesse et retrouver son site de naissance le 31/03, soit 2 ans après sa naissance. En avril 2016, il a fréquenté la côte nord-ouest de la Corse, avec une escapade de 3 jours sur la côte d’Azur, entre Nice et Marseille en passant par Port-Cros. Puis entre mai et octobre 2016, il a fait de multiples aller-retours entre le secteur de Scandola et Porto-Vecchio, en Corse, avant de regagner son site d’hivernage algérien le 28/10/2016.

Surprise n°2 : les balbuzards parviennent à prendre des thermiques en pleine mer
Ces multiples traversées au-dessus de la mer ont éveillé notre curiosité. En effet, même si les
balbuzards sont inféodés au milieu aquatique, ils sont observés en grand nombre sur les cols Pyrénéens en migration active. Nous pensions que la migration au-dessus de la mer devait s’effectuer en majorité en vol battu, à basse altitude. En 2017, profitant d’une nouvelle génération de GPS permettant d’enregistrer des séquences à haute résolution, en 3D, nous avons équipé 5 jeunes oiseaux au nid en Italie. A notre grande surprise, ces 5 jeunes ont tous franchi des bras de mer de plusieurs centaines de km, en prenant régulièrement des ascendances thermiques, caractérisées par des séquences de vol en spirale, typique des grands planeurs. Les oiseaux ont parfois pu gagner des altitudes de 700 m au dessus de la mer grâce à ces thermiques, mais en maintenant des battements d’ailes réguliers (déterminés grâce à d’autres capteurs accélérométriques). Une analyse plus poussée des conditions environnementales a montré que la présence de thermiques était conditionnée par des conditions particulières, avec une température de la mer supérieure à celle de l’air, générant ainsi des courants ascendants par convection thermique (Duriez et al 2018 Biology Letters). Ces courants ascendants marins demeurent bien plus faibles que ceux pris sur terre. Mais cette découverte reste une première chez les rapaces, car le comportement de prises d’ascendances thermiques pélagiques n’avait été décrit jusque-là que chez les frégates en milieu tropical et chez quelques goélands.

L’animation ci-dessous montre le vol d’un jeune oiseau entre l’Ile de Montecristo, près de la côte italienne, et la Corse. Notez que l’enregistrement des positions n’est pas continu : pour économiser la batterie, le GPS enregistrait une séquence d’une minute avec une position par seconde, suivi d’une pause de 5 minutes. C’est pour cela que dans l’animation, des séquences de thermiques sont interrompues par des montées qui semblent rectilignes: ce sont en fait des données manquantes, l’oiseau continuant son vol en spirales entre  deux séquences enregistrées.




Surprise n° 3 : on peut observer des balbuzards méditerranéens… n’importe où en Europe.

Maintenant, nous explorons les comportements érratiques de deux jeunes femelles (italiennes) lors de leur 2ème printemps (3 ans après leur naissance, BLEU et ROUGE) et 3ème printemps (4 ans, ROUGE). Ces comportements hors normes sont similaires à ceux relatés pour les posts précédents sur les aigles de Bonelli et les aigles royaux.
Figure 2: Mouvements erratiques de balbuzards pêcheurs de Méditerranée lors de leur 2ème printemps
Le premier individu, marqué poussin en 2014 à Maremma (Fig. 2: BLEU), a passé sa première année 2015 jusque mars 2016 en Sicile. Le 11/03/2016, il a retraversé la mer plein nord pour rejoindre Rome. Mais il n’est pas rentré vers son site de naissance: il a continué à longer les Appenins, puis bifurqué vers l’ouest à Gènes, mais finalement est reparti vers l’ouest en traversant la Plaine du Pô jusque Venise (22 mars). Il ne s’y est pas attardé : reparti vers Gènes, puis Milan, Turin, bloqué par les Alpes… redescendu vers Monaco, il a longé la côte jusqu'à la Camargue (domaine de la Tour du Valat le 7 avril). Changement de cap et retour vers l’est : Nice, Gènes, Florence, Venise … contournement de la Mer Adriatique, passage en Slovénie, Croatie, puis plein nord et franchissement des Alpes: survol de Zagreb le 16/04, puis Vienne le lendemain. Pause d’une journée au lac de Neusiedlersee, à la frontière hongroise, avant de repartir vers l’ouest et contourner les Alpes par le Nord par l’Autriche, la Bavière, la Suisse (survol de Genève le 05/05). Là, il reprend vers le sud, en passant au dessus de Grenoble et Gap le même jour. Le lendemain, poursuite du voyage via Sisteron pour passer la nuit au Marais du Vigueirat en Camargue. Il longe le Languedoc et passe en Espagne au col du Perthus le 13/05, pour repasser les Pyrénées vers Luchon le 16/05 et filer plein nord jusque Limoge qu’il survole le 21/05. Courte pause d’une journée avant de redescendre et rejoindre Montpellier le 24/05 et revenir sur ses pas vers l’est. Il repasse Monaco et Gènes le lendemain et rejoint un lac dans les Appenins. Malheureusement son histoire s’arrête le 2/06, sans que nous connaissions son devenir.

Le deuxième exemple (Fig. 2: ROUGE) est une femelle marquée poussin en juin 2016 en Toscane. Elle a passé sa première année (2017) en Sardaigne, qu’elle a quitté le 29/03/2018 en passant par la Corse. Après avoir rejoint Gènes, puis Venise, elle a gagné la côte croate le 03/04 jusqu’au même endroit que sa prédécesseuse. Elle a relongé la côte jusqu’à Trieste et rejoint Vienne le 09/04. De là elle a poursuivi jusqu’en République Tchèque, puis Munich, la Suisse avant de retraverser les Alpes par les Grisons. Elle est redescendue par le Appenins jusqu'à la Mer Adriatique à hauteur de Rome et remonter jusqu’au Delta du Pô le 23/04. Après 3 jours, elle repart vers la France, via Nice puis remontant la vallée du Rhone jusqu'à Lyon (29/04). Elle redescend vers la Durance et stationne un mois vers Gap. Puis elle repart vers le sud et revient en Italie jusqu’au Delta du Pô et le centre de l’Italie pour le reste de l’année 2018. En mars 2019, elle refait un tour de l’Adriatique en 10 jours: Venise, Slovénie, Croatie, Serbie, jusque Sarajevo puis retour direct à Rome. Le 21/03/2019, un nouveau périple commence: Gènes, passage des Alpes au Mercantour, Marseille et presque à Toulouse le 25/03. Puis après une boucle, elle repart vers le nord par le Rhône, la Suisse (Berne le 29/03), Allemagne, Strasbourg (31/03) et stationnement entre Verdun et Sedan. Après un court voyage en Champagne-Ardennes, elle repart vers le nord: Liège puis Amsterdam le 15/04, puis Berlin le 20/04, où elle restera jusqu’au 10/07. Enfin elle repart au sud, par Prague (11/07) puis Venise et le Delta du Pô le 15/07, où son suivi s’est arrêté le 30/07/2019.



Ces deux exemples semblent illustrer le besoin d’exploration de ces jeunes oiseaux immatures, en quête d’un site de reproduction. Il se pourrait qu’ils aient besoin de voyager pour se faire une « carte mentale » à très large échelle de leur environnement. Notez qu’il s’agissait de deux femelles, et chez les rapaces, ce sont en général les femelles qui dispersent le plus loin de leur site de naissance. D’ailleurs depuis l’été 2018, une femelle née en Corse se reproduit en Aquitaine… En conclusion, parmi les nombreux balbuzards observés en France lors des migrations, certains sont des oiseaux appartenant à la petite populations méditerranéenne, vulnérable.


Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les articles correspondants aux études citées:

Rédacteurs: Olivier Duriez, Flavio Monti et Jean-Marie Dominici