vendredi 21 décembre 2018

Les moineaux qui grandissent en ville sont plus stressés que ceux des campagnes

Niveau de corticosterone en fonction du degré d'urbanisation
Précédemment, nous avions déjà révélé que les moineaux qui ont grandi en ville sont plus petits, et ont des plumes de moins bonne qualité, que ceux ayant grandi à la campagne (voir l'article).
Dans une étude parue aujourd'hui, nous confirmons que, pendant leur croissance, les jeunes moineaux urbains sont exposés à un stress physiologique chronique plus élevé que les jeunes moineaux ruraux. 
Des plumes de queue (rectrices) ont été collectées sur 111 moineaux domestiques juvéniles, dans 11 populations implantées dans des sites plus ou moins urbanisés en France. Le résultat principal est que plus l'environnement de naissance des moineaux est urbanisé, plus la concentration de corticostérone (l'hormone médiatrice de la réponse à un stress physiologique chronique) est élevée dans les plumes. Cette hormone est déposée dans les plumes passivement, lors de la croissance, c'est à dire lorsque les moineaux étaient encore dans leur nid.
Ces résultats sont le fruit d'une collaboration entre le Centre d'Etudes Biologiques de Chizé (CEBC) et le CRBPO, grâce aux bagueurs s'impliquant dans le veille sur les populations de Moineau domestique (SPOL Moineau), et avec le soutien de l'Agence Nationale de la Recherche (programme URBASTRESS).

Pour en savoir plus:

Beaugeard, E., Brischoux, F., Henry, P.-Y., Parenteau, C., Trouvé, C. & Angelier, F. (2018). Does urbanization cause stress in wild birds during development? Insights from feather corticosterone levels in juvenile house sparrows (Passer domesticus). Ecology and Evolution.

Rédacteur: Pierre-Yves Henry