La reprise de la semaine

Régulièrement,en fonction de ce qui nous arrive et de nos disponibilités, nous vous présentons une donnée de contrôle ou reprise de bague récente qui sort de l'ordinaire. Il peut s'agir d'une espèce pour laquelle nous n'avons que peu d'informations, d'un déplacement inhabituel ou remarquable, d'une longévité élevée etc

Bilan des contrôles de Phragmite aquatique "français" sur leurs sites de nidification

Au cours du printemps 2014, quatre Phragmites aquatiques (Acrocephalus paludicola) porteurs d'une bague française ont été contrôlés sur leurs sites de reproductions : 

Trois contrôles ont été réalisés au mois de juin en Pologne, concernant deux oiseaux bagués adultes en août 2013, l'un dans l'estuaire de la Loire à la réserve du Massereau/Frossay (44), l'autre dans les basses vallées angevines à Soulaire et Bourg (49). Le troisième individu fut bagué aussi en août 2013, alors juvénile, dans l'estuaire de la Gironde à Chenac St Seurin d'Uzet (17).

Une femelle a également été contrôlée le 24 juillet 2014 en Biélorussie. Cet oiseau avait été bagué juvénile en août 2012 en baie de l'Aiguillon à Triaize (85).

Mesure de la longueur de l'aile pliée chez un Phragmite aquatique

Photo: Pierre Rivalin 

Il existe actuellement  dans la base du CRBPO  32 données qui nous renseignent sur l'origine des phragmites aquatiques stationnant en France : 21 concernent la Pologne, 7 la Biélorussie, 4 l'Ukraine (ces trois pays regroupant 90 % de la population nicheuse mondiale) ainsi qu'une donnée en Lituanie, par lecture de la bague métallique sur photos !

Ces données sont importantes pour une meilleure connaissance de cette espèce mondialement menacée, qui ne pourrait exister sans l'implication des bagueurs, en particulier français, mais aussi sans une fluidité dans l'échange d'informations entre les différentes centrales étrangères d'une part et dans la transmission des données des bagueurs vers leurs centrales de baguages d'autre part. 

Pour exemple, nous avons reçu de la part d'un chercheur étranger une demande de renseignement à propos d'un contrôle français de Phragmite aquatique en Biélorussie en 2013, alors que nous n'avons toujours rien reçu de la part de la centrale de baguage biélorusse... Il reste donc à craindre que des données ne se perdent pour la collectivité notamment en cas d'échange d'information directement entre bagueurs.

La reprise de la semaine

Régulièrement,en fonction de ce qui nous arrive et de nos disponibilités, nous vous présentons une donnée de contrôle ou reprise de bague récente qui sort de l'ordinaire. Il peut s'agir d'une espèce pour laquelle nous n'avons que peu d'informations, d'un déplacement inhabituel ou remarquable, d'une longévité élevée etc

Un Rouge-gorge Ukrainien dans le Sud de la France 

 Reçue le mois dernier, une bague ukrainienne trouvée sur un Rougegorge familier (Erithacus rubecula) découvert mort le 1er décembre 2014 par un particulier à Saint-Raphaël, dans le Var. Réponse rapide de nos collègues de Kiev : individu bagué juvénile le 13 juin 2014 dans l'Est du pays (région de Kharkiv), à 2362 km de son lieu de reprise.

Photo: Romain Provost

D'après la base du CRBPO, il s'agirait de l'origine la plus lointaine à cette latitude pour un rouge-gorge trouvé en France (il existe une autre donnée concernant un individu bagué dans l'Ouest de l'Ukraine à proximité de la frontière Polonaise).

Les données concernant cette partie de l'Europe restent peu fréquentes, en particulier chez les passereaux avec moins d'une vingtaine de cas, principalement des fauvettes paludicoles, au premier rang desquelles figure l’emblématique Phragmite aquatique. 

Comme tous, nous souhaitons partager notre émotion suite aux évènements de mercredi matin, à travers quelques dessins parus dans Charlie Hebdo*, faisant même référence au baguage ! La phrase d'Allain Bougrain-Dubourg résume bien le tragique de ces disparitions :
"Nous pensions que personne n'était à l'abri avec vous. Mais c'est sans vous que personne n'est à l'abri !"


* dessins extraits du livre "Du goudron et des plumes. Charlie Hebdo fête les 100 ans de la LPO", paru en 2011 aux éditions Les Echappés.

La reprise de la semaine

Chaque semaine, nous vous présentons une donnée de contrôle ou reprise de bague récente qui sort de l'ordinaire. Il peut s'agir d'une espèce pour laquelle nous n'avons que peu d'informations, d'un déplacement inhabituel ou remarquable, d'une longévité élevée etc

Contrôle en Islande d'une Fauvette à tête noire baguée en France

Au cours du mois de décembre, nous avons reçu une demande de renseignement de la part de la centrale de baguage islandaise, concernant une Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) porteuse d'une bague française contrôlée par un bagueur le 05/12/2014 sur l'île de Vestmannaeyjar/Islande. 

Photo : Simon Rolland

Il s'agit déjà en soit d'une donnée remarquable puisqu'il s'agirait d'une première reprise étrangère pour ce pays, où cette fauvette est rare mais d'apparition annuelle. Autre surprise, l'oiseau à été bagué cette même année en période de migration post-nuptiale, le 22/10 à Trunvel, commune de Treogat (29) en tant que mâle de première année (donc né en 2014). C'est un contrôle à 1983 Km au Nord dans le sens opposé de la direction empruntée habituellement à cette période par ses congénères !

En Europe occidentale, l'aire d'hivernage de cette espèce couvre le Sud-Ouest des Iles Britanniques, la moitié Ouest et Sud de la France ainsi que la péninsule ibérique et l'Italie. Comment expliquer l'arrivée de cet oiseau en Islande après un passage par la Bretagne ? Les fauvettes à tête noire du centre de l'Europe (notamment allemandes) hivernent sur la côte atlantique, notamment au Royaume-Uni. Un tel oiseau qui irait trop loin pourrait finir par atteindre l'Islande. C'est sans doute ce qui s'est passé pour cet oiseau.