Dr. Maud QUEROUE |
Pour visionner sa présentation sur le sujet et les échanges avec le jury,
rendez-vous sur: https://youtu.be/qavoZ6nbtNI
Cette vidéo est composée d’une présentation d’environ 45 minutes,
suivie d’une discussion avec le jury d’environ 2h. Dans cette
présentation, Maud commence par définir et présenter l’intérêt de l’utilisation
de modèles de populations intégrés (IPM) multispécifiques pour comprendre
comment la compétition,
les relations proie-prédateur ou les facteurs environnementaux influencent la dynamique de binômes d'espèces. Le principe des IPM est de combiner
des données de natures différentes dans une même analyse, telles que des données de suivi individuel
(capture-recapture) et des données de suivi de population
(comptage). Cette analyse 'intégrée' a pour but de mieux estimer les tendances de population ainsi que
les processus sous-jacents (démographiques, comme la survie ou le succès reproducteur). L'extension des IPM à plusieurs espèces permet d’analyser l’effet de la taille de
population d’une espèce sur les paramètres démographiques d’une autre espèce, et
ainsi d’appréhender l’effet de la présence d’une espèce sur les espèces avec
qui elle interagit.
Maud a réalisé trois études de cas:
1) les interactions proie-prédateur entre Pétrel bleu (Halobaena caerulea) et Labbe subantarctique (Catharacta lönnbergi) de l'Ile de Mayes (Kerguelen), en fonction des fluctuations annuelles des conditions environnementales (météorologie et productivité primaire);
2) la compétition intraspécifique et interspécifique entre Mésange bleue (Cyanistes
caeruleus) et Mésange charbonnière (Parus major)
en fonction de l'habitat, la mésange bleue étant plus
spécialisée sur les habitats forestiers caducifoliés que la mésange
charbonnière;
3) la compétition intraspécifique et interspécifique entre la Fauvette
à tête noire (Sylvia atricapilla) et la Fauvette des jardins (Sylvia
borin), en fonction du degré de recouvrement de leurs périodes de
reproduction, la fauvette des jardins étant une migratrice
inter-continentale et se reproduisant plus tard que la fauvette à tête
noire.
Pour les études de cas sur mésanges et fauvettes, Maud a combiné les données du Suivi Temporel des Oiseaux Communs par Capture (suivis individuelles et paramètres démographiques) et par points d'écoute (comptages et tailles de populations). Cette modélisation
conjointe de deux sources d’information pour deux espèces a permis d'accéder aux rôles de la compétition intraspécifique (entre individus d'une même espèce) et interspécifique (entre individus d'espèces différentes) dans la coexistence dans de mêmes habitats de ces espèces qui ont des écologies et histoires évolutives très proches.
Pour en savoir plus sur la thèse de Maud, vous pouvez lire son
manuscrit de thèse de doctorat : Quéroué,M (2021). Prise en compte des interactions interspécifiques dans l'étude de la dynamique des populations d'oiseaux grâce aux modèles intégrés multispécifiques. Thèse de doctorat de l'Université de Montpellier, 187p (cliquer sur le lien pour obtenir le PDF).
Ce travail a été dirigé par Olivier Gimenez (Centre d’Ecologie
Fonctionnelle et Evolutive), Pierre-Yves Henry (CRBPO - Mécanismes adaptatifs et évolution / Centre d'Ecologie et des Sciences de la Conservation) et Christophe Barbraud
(Centre d’Etudes Biologiques de Chizé). Il s’inscrit dans le projet DEMOCOM
(Effets de la gestion et du climat sur la dynamique des communautés -
Développement d'une démographie multi-espèce, ANR-16-CE2-0007, cf. post dédié) qui
a pour objectif d’améliorer la compréhension des processus démographiques
responsables des dynamiques d'assemblage d'espèces en réponse aux fluctuations
climatiques.
Ces études ont été
possibles grâce à l'implication sur des décennies de volontaires et
professionnels dans le cadre du STOC et du suivi des oiseaux marins de l'Ile de Mayes (programme ORNITHOECO). Merci aux nombreux bagueurs qui ont aidé
Maud dans la catégorisation d’habitat des sites de STOC Capture, et à Jean-Pierre Moussus, qui a aidé à l'adaptation de sa méthode d'analyse des anomalies de phénologie.
Rédactrice: Maud Quéroué
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire